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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 17:22

Présentation du roman  Itinéraire d’un salaup ordinaire 

de Didier Daeninckx :

 

Présentation de l’auteur:

            Didier Daeninckx est né en 1949 à Saint-Denis dans une famille modeste, il abandonne ses études secondaires en 1966 pour devenir ouvrier dans une imprimerie, puis fait de l’animation culturelle avant de se lancer dans le journalisme jusqu’en 1975.

C’est en 1977 qu’il publie son premier roman aux Éditions du Masque, Mort au premier tour, où apparaît l’inspecteur Cadin, un jeune policier sujet à des angoisses. En 1983 ; Meurtres pour mémoire sort ; et bientôt suivit de d’autres romans. En effet ; Didier Daeninckx qui est un écrivain français engagé publiera une quarantaine de romans et de recueils de nouvelles tels que La mort n’oublie personne, Lumière noire, Mort au premier tour,…Sa littérature est une littérature de combat.

 

Le titre:

            Itinéraire d’un salaup ordinaire a pour signification le personnage principal du roman. L’œuvre littéraire parle d’un policier qui « ne fait pas de politique » et qui joue le rôle d’un homme qui obéit, le « salaup » en question du titre est donc le héro, et si on nous parle d’  « itinéraire » c’est en réalité parce que la vie de Clément Duprest, le héro, y est racontée de manière chronologique (de ses débuts dans la police en 1942 à 1981) mais en commençant par un « flash back » de la part du narrateur.

 

La composition:

            Le récit est organisé de manière chronologique mais commence par un « flash back ». Le roman est composé de 2 parties (« Au service de l’Etat » et « Au service de la République ») qui sont elles-mêmes composées de chapitres.

 

L’intrigue:

            Dans ce roman, c’est la vie de Clément Duprest qui y est racon, de son arrivée à la police nationale en 1942 à 1981 ; l’histoire y est racontée de manière chronologique, c’est pourquoi il est facile d’analyser et de suivre chaque situations, actions qui se déroulent, comme par exemple son arrestation ou sa mise au service à ses patrons de son intelligence et de son sens de l’observation.

 

Les thèmes principaux:

            Les sujets abordés dans ce roman sont : l’amour, la passion entre Clément et sa femme Liliane, la politique faîte par les patrons de Clément, le monde de la police au vingtième siècle (plus précisément entre 1942 et 1981), mais aussi l’histoire de la France avec beaucoup d’évènements historiques.

 

 

 

Le contexte:

L’histoire se déroule au vingtième siècle, plus précisément entre 1942 et 1981, en France, le plus souvent à Paris, comme par exemple à la page 105, ou à la page 112 ; mais aussi à Vichy, ou encore à Romainville comme à la page 345. Mais Clément part aussi à l’étranger pour « apporter son expérience, faire profiter les services de ses réflexions en matière de connaissances du milieu, du terrain, puis d’approches discrètes des objectifs » ligne 13 à 16 page 287, en effet, il se rend en Belgique dans le chapitre 10 de la deuxième partie. Le cadre spatio-temporel n’est donc pas réellement fixe et défini puisqu’il est inscrit dans une période et une région.

 

Le(s) personnage(s):

            Le narrateur d’Itinéraire d’un salaup ordinaire n’est autre que l’auteur lui-même, qui a utilisé un point de vue interne à la troisième personne du singulier, pour nous décrire la vie de cet agent de police ; ce que nous savons grâce à tous les détails fournis sur la vie de Clément, de plus nous connaissons toutes ses pensées.

Le personnage principal est Clément Duprest, un homme qui travaille pour la police nationale depuis 1942. D’après le portrait éclaté qu’il nous est fait de lui, ce personnage paraît épris de lui tout au long du roman : « jeune homme élancé vêtu de flanelle, chapeau légèrement incliné sur l’oreille droite » ligne 14 à 16 page 13, il a l’air intelligent puisqu’il était un « brillant étudiant en droit » (voir 4° couverture), néanmoins dans ce roman, il ne prend pas beaucoup d’initiatives de lui-même, il se laisse dicter ses faits et gestes par ses supérieurs, il en devient presque un personnage antipathique, effacé et ennuyant par son absence d’actes. Il semble avoir le contact facile avec les autres, mais passe pour un lâche qui ne fait que d’obéir et ne réfléchit pas à ses actes. On dirait qu’il ne vit plus que pour son travail et ses patrons.

Les autres personnages importants sont : sa femme, Liliane ; son fils, Guy ; Martineau, Baldowsky, et Bricourt, pour ainsi dire ses principaux collègues de travail ; Julien Frénault (l’homme qui libère Clément de prison à la page 175), et bien d’autres connaissances de travail de Clément encore.

 

Réaliste ou non ce roman?  

            Ce roman a hérité de mouvements réaliste/naturaliste car d’après moi un roman de type réaliste se base sur des faits réels, auxquels le lecteur peut en comprendre le sens et se remettre en cause après l’avoir lu, tout en se posant des questions ; et je trouve que c’est le cas dans Itinéraire d’un salaup ordinaire. Didier Daeninckx s’est inspiré de ses connaissances, de ses idées sur cette période historique importante et chargée d’événements qui changent des vies, tels que la Rafle du Vel’ d’Hiv par exemple. De plus, pour montrer qu’il s’agit bel et bien d’un roman réaliste/naturaliste, celui- ci est écrit au temps du passé.

 

La vision du monde:

            Le héro a une vision du monde un peu « illusionniste » je trouve, on a un peu l’impression qu’il se voile la face et qu’il cherche à se protéger de la réalité en se laissant dicter ses faits et gestes, on dirait qu’il est aveugle et qu’il ne se rend pas compte de ce qu’il fait. Son monde, sa vie tourne autour de son travail : de la brigade des propos alarmistes.

            Alors que l’auteur lui, à travers son personnage principal, nous donne l’impression de mépriser ce personnage à travers lequel il illustre ses idées, sans pour autant nous suggérer son point de vue. Je pense que l’auteur méprise le genre de personnes qui s’apparente à Clément Duprest, et qu’il méprise tout autant cette période historique, et que c’est pour ça qu’il la dénonce : cette réalité du monde lui déplait mais il l’affronte.

 

Le style:

            D’après moi, Didier Daeninckx a recourt à un style plutôt original, en effet en débutant par un flash back, « …Quarante ans et pourtant les images étaient intactes. Il se revoyait, jeune homme élancé vêtu de flanelle, chapeau légèrement incliné sur l’oreille droite, traversant l’allée centrale du Marché aux Fleurs, il se souvenait des odeurs. On était en mai. Quinze jours plus tôt, il avait été reçu dans les tout premiers au concours d’inspecteur de police,… » ligne 13 à 20 page 13 ; il produit une envie au lecteur [formulation maladroite] de lire la suite afin de savoir comment le héro en est arrivé là. Néanmoins, même si l’idée en elle-même est originale, l’écriture est assez classique, en effet le texte est raconté au temps du passé, et il n’y a que le début qui a une touche d’originalité : son flash back ; le reste du récit est développé de manière chronologique et à aucuns moments le narrateur ne revient sur son présent (ainsi [sans quoi] le roman aurait été difficile à suivre).

 

La critique:

            Les 3 points que j’ai apprécié dans ce livre sont :

•L’évolution du couple Clément-Liliane, on peut voir le couple se déchirer et se rapprocher, il est facile de suivre leur histoire : par exemple après une dispute où Clément a frappé Liliane, celle-ci « avait fait comme si de rien ne s’était passé, le soir, quand il était rentré. Pas la moindre récrimination, pas de plaintes ni de larmes malgré la plaque bleuie qu’elle dissimulait au front, derrière une mèche » l 1 à 5 page 288.

•Voir grandir Guy, au début ce n’est qu’un enfant qui est coconné par sa mère, et à la fin du roman c’est un homme qui « partait faire son service militaire en Allemagne » l 4 p 332.

• Pouvoir suivre les évènements historiques français au fur et à mesure de leur déroulement « de la rafle du Vel’ d’Hiv à la candidature de Coluche aux élections présidentielles en  1981 » (4° couverture).

 

            Les 3 points que je n’ai pas apprécié dans ce livre sont :

•Le fait que parfois les phrases soient développées sur plusieurs lignes et qu’elles soient composées de mots complexes tels que « Le sang versé depuis des mois semblait avoir étanché une partie de la soif de vengeance des juges : la peines de mort se faisait plus rare, et celui qui se serait retrouvé devant un peloton au printemps s’en sortait à l’automne, pour les mêmes accusations, avec dix ou quinze ans de travaux forcés assortis de l’indignité nationale » page 206. Lorsque les phrases sont trop longues et les mots compliqués, ça ne me donne pas envie de lire car je ne comprend pas la phrase immédiatement.

•Le fait que parfois il y ait trop de noms de citer et que du coup on mélange les personnages, comme par exemple à la page 304 , où « Pilastre, Mihdin, Césarée, Abchiche, Slimane Azem, Mustapha Alo-el-Hanka, Pilastre,.. » sont autant de prénoms cités.

•Le personnage de Clément Duprest, que je trouve hypocrite et antipathique.

 

            Globalement, j’ai trouvé le roman un peu difficile à suivre, mais intéressant, il m’a plut même si par moment je ne savait plus trop où j’en étais.

 

            D’après moi, en refermant  le roman, on retient une véritable leçon, chacun y réfléchit et peut se poser des questions. On retient que cette période historique a été très dure à vivre, et que par delà son écriture, l’auteur a voulu la dénoncer.

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commentaires

M
<br /> Très bien : analyse complète et développée du roman (ce qui donne envie de le lire).<br /> Ce serait mieux, bien sûr, s'il n'y avait pas de fautes.<br /> <br /> <br />
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