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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 18:07

La sonnerie retentit. Enfin, se dit Zoé, il était temps! Elle rangea rapidement ses affaires tellement elle était pressée de s'en aller et se dirigea vers la sortie. Elle attendit que ses amies sortent de la salle pour se diriger vers le hall. Tout le monde la bousculait, alors elle se dépêchait de sortir. La peinture jaunâtre du hall s’écaillait, cependant la laideur du mur était cachée par un grand miroir sur le coté droit. Zoé s’arrêta et tenta vainement de se recoiffer. Elle se trouvait affreuse. Petite, elle s’était fait longtemps moquer de ses cheveux roux ainsi que des nombreuses taches de rousseur sur son teint livide. Elle passa ses doigts dans ses cheveux qui étaient gras. Elle baissa les yeux vers son jean troué que lui avait légué sa grande sœur. Elle préféra ne pas attarder son regard sur les vêtements qu’elle portait aujourd’hui, mais fixait son visage. Elle tenta de sourire mais referma aussitôt la bouche afin de cacher son appareil dentaire. Avec humeur, elle tourna les talons et sortit rejoindre ses amies. Elle descendit la rue du Fil et se rendit à la Mie Caline. Elle mangea son éclair au chocolat tout en regardant les vitrines des magasins et se rappela tout ce qui s’était passé dans la journée. Elle sourit en repensant au cours d'économie qui l'avait bien fait rire. Elle pensa aussi à tout ce qu'elle allait pouvoir faire ce week-end. Plus qu'une semaine de cours..., songea-t-elle.

Après avoir avalé goulument le reste de sa pâtisserie, elle passa sa langue entre les bagues de son appareil dentaire afin d’extirper les derniers petits morceaux de sa pâtisserie coincés entre ses dents.

Elle prit son mp3, et appuya mécaniquement sur la première chanson. Aussitôt, une expression de surprise passa sur son visage. Elle trouvait cette musique affreuse. C’était pourtant sa chanson préférée il y a 2 mois, lorsqu’elle sortait encore avec Louis. Cette chanson lui fit penser à lui, et d’un geste brusque, elle retira les écouteurs, éteignit le mp3, le rangea furieusement dans son sac et se rendit à la rue du Caire.

Elle entra dans son car, et s’assit à coté d’une vieille femme. Le car démarra. Zoé regarda par la fenêtre, il faisait déjà sombre. Le chauffeur se leva mais le car continuait de rouler. Elle n’y prêta pas vraiment attention, et ralluma son mp3. Une musique se mit alors en route, une musique qu’elle ne connaissait pas, qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Elle commença à l’écouter. Elle était dans ses pensées et se rappela qu’elle avait encore une demi-heure de trajet avant d’arriver chez elle. Elle commença à prêter attention à la musique qui devenait de plus en plus angoissante. Elle devint très forte, presque désagréable. Zoé fut prise de tremblement, ses dents claquèrent, sa vue commença à se brouiller. Malgré les fenêtres totalement closes, ses cheveux revenaient sans cesse dans ses yeux, comme si il y avait des courants d’air. Elle se tourna lentement vers sa voisine qui était côté couloir. Etrangement, cette dernière fit de même, et Zoé remarqua que ses lunettes avaient disparues et que ses pupilles étaient devenues presque jaunes. Sa voisine ouvrit la bouche en un espèce de sourire difforme,  ses dents étaient essentiellement, voire entièrement, des canines. La vieille femme se mit à rire, d’un rire sans joie, un rire angoissant, épouvantable. Zoé se retourna brusquement vers la fenêtre, son cœur battait à tout rompre. Elle découvrit un paysage funèbre ; ils se trouvaient dans un cimetière recouvert de brume ! Des éclairs se mirent à ciseler le ciel. Le conducteur se releva, le car continuait sa très lente avancée. L’ambiance devenait oppressante, les lumières se mirent à clignoter. Le conducteur s’avança vers elle toujours très lentement, en tendant une main affreuse, ses horribles yeux jaunes se révulsaient et semblaient sortir de leurs orbites. Il pencha sa tête sur le côté gauche et la regarda fixement, les yeux dans le vague. La musique continuait à tourner malgré que Zoé l’ait éteinte, elle était de plus en plus forte, de plus en plus rapide, effrayante, angoissante ! Puis, celle-ci ne devint plus qu’un espèce de bruit de fond, elle ne l’entendait presque plus, mais des cris affreux, démoniaques presque, la remplaça. Les lumières se mirent à clignoter et finirent par se griller complètement. Le conducteur s’avançait toujours vers elle, d’un pas mécanique, macabre même ! Comme il faisait entièrement noir dans le car, Zoé ne vit plus que les yeux du chauffeur. Un éclair surgit soudainement dans la nuit, à travers la brume. Il y eu beaucoup de lumière d’un seul coup et Zoé vit que le conducteur était juste à coté d’elle et brillait d’une lueur transparente ! Il pouvait presque la toucher. Elle voulut hurler, mais n’y arriva pas. Les bruits devinrent encore plus fort,  terrorisant Zoé. Elle se bouchait les oreilles, fermait les yeux, se recroquevillait dans son siège pour essayer de tout oublier, mais malgré tout cela, elle continuait d’entendre cette monstrueuse musique, et elle avait une sensation de détresse et de panique. Elle avait toujours ce bourdonnement perpétuel qui ne la quittait pas !

Tout à coup, il y eu un choc brutal, arrêtant tous cris, toute musique. Tout redevint calme. Zoé rouvrit les yeux et s’aperçut que tout était redevenu comme avant, normal.

La femme à coté d’elle avait retrouvé son visage habituel, et n’avait plus rien d’alarmant. Ses yeux étaient de nouveau blancs, et elle avait remis ses lunettes. Le chauffeur était tranquillement assis à son fauteuil et sifflotait une chanson joyeuse. Zoé se demandait si elle n’avait pas rêvé et avait un pressentiment étrange, qu’elle n’aurait su exprimer. Elle était encore choquée de ce qu’elle avait vu. Elle avait pourtant bien vu tout ce qui s’était passé, et cela était impossible que ce soit faux. Même si toutes choses étranges avaient disparues, Zoé ressentait toujours ce sentiment de panique la submerger. Petit à petit son rythme cardiaque se ralentit, la sensation d’oppression se dissipa. Elle regarda sa montre et se rendit compte qu’elle était presque arrivée. Elle regarda dehors et toute trace d’orage et de brume avaient disparu, laissant place à une douce éclaircie de fin de journée. Bientôt, elle reconnue même les maisons de son petit village.

Enfin, elle descendit du car, suivit de plusieurs autres personnes. Lorsqu’elle se retourna, elle croisa le regard de la vieille femme, qui était assise quelque minute avant, juste à coté d’elle. Un fragment de seconde, elle crut voir une lueur démoniaque au fond de ses prunelles…

 

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commentaires

2
BIEN. Bon texte, bien mené, où la peur s'installe progressivement (le doute sur 2 explications possibles aurait pu, quant à lui, prendre un peu plus de place).
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M
Texte sans grand intérêt, qui manque de développement (et d'inspiration). Dommage.
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